Rencontre au sommet avec le mentoring et le mentoring inversé

  • De Télémaque au Mentoring 

« En parlant ainsi, de profond soupirs entrecoupaient toutes mes paroles. Mais Mentor, qui craignait les maux avant qu’ils n’arrivassent, ne savait plus ce que c’était que de les craindre dès qu’ils étaient arrivés ». Cette phrase qu’on peut lire dans Les Aventures de Télémaque de Fénelon en 1699 est d’une actualité saisissante. Le mentor d’aujourd’hui possède cette double compétence : la projection, l’anticipation et le recul nécessaire à la prise de décision. Il est souvent présenté comme celui qui possède une expérience professionnelle, qui sait affronter les difficultés et qui est capable adopter les bons comportements. Il est donc plus qu’un tuteur. En effet, le tutorat repose sur le transfert de compétences plus techniques, le savoir-faire, tandis que le mentoring permet l’acquisition de comportements professionnels propres à la fonction, le savoir-être.

A la suite de plusieurs études, Allen et Eby [1] définissent le mentoring en cinq points :

  • Une relation privilégiée entre deux personnes
  • Un partenariat dédié à l’apprentissage
  • Un levier émotionnel et psycho-social efficace pour développer les carrières
  • Une relation hiérarchique et d’engagement réciproque
  • Une dynamique

Au regard de ces éléments, le mentoring nous semble une réponse adaptée aux problématiques entrepreneuriales actuelles. Comment engager, réunir et mobiliser des talents d’âge et de culture différents pour favoriser la capitalisation des compétences, développer l’intelligence collective et la cohésion au sein de l’entreprise ? Comment faire dialoguer les générations autour d’enjeux communs ?

  • Capitaliser les compétences

« Quand j’ai été engagée dans cette boîte, j’ai compris que l’ambiance serait différente. Vous n’imaginez pas à quel point ça compte pour un junior d’arriver dans une boîte et d’avoir un interlocuteur privilégié, quelqu’un qui connaît votre prénom avant que vous n’arriviez et qui peut répondre à vos questions qu’elles soient techniques ou pratiques. J’ai beaucoup appris notamment sur le comportement à adopter dans des situations complexes » Marie B.

Ce témoignage ne fait que confirmer des chiffres déjà éloquents. Le « mentoring » favorise l’intégration des talents à l’échelle de l’entreprise mais il permet aussi la capitalisation collective des connaissances et des compétences. Miser sur une baisse du niveau de stress dans l’entreprise, c’est faire le pari du bien-être et surtout accroître l’engagement, la qualité du travail et des résultats. Alors qu’attendons-nous ?

  • Nourrir l’esprit, le corps, le cœur

Dans les pays anglo-saxons, le « mentoring » est devenu un outil de collaboration adopté par de nombreuses entreprises. Parce qu’il répondait aux attentes concrètes des jeunes talents et parce qu’il apportait un autre sens aux fonctions des seniors, il a été rapidement plébiscité par tous. Pourquoi ? Le mentoring présente des avantages essentiels : il répond aux besoins profonds des individus et des organisations à tous les niveaux. Il facilite la transmission et l’intégration de la culture de l’entreprise : ce qui appartient à tous de façon tacite, l’implicite collectif, devient, avec le mentoring, un explicite individuel. Chacun intègre cette culture. A l’échelle individuelle, le mentoring nourrit le corps, le cœur et l’esprit. En effet, la situation de mentoring conduit à échanger sur des idées, des données, des situations concrètes où l’esprit s’exerce dans l’émulation. Le coeur, lieu des émotions, n’est pas laissé pour compte dans le mentoring. Les situations de stress, les craintes, les joies sont partagées. Or, ce sont souvent certaines de ces émotions qui paralysent l’action. Enfin, le corps est mobilisé à travers l’apprentissage des attitudes adéquates. Toutes les parties du cerveau depuis le cortex (esprit) jusqu’au cerveau reptilien (corps) en passant par le cerveau limbique (cœur) sont sollicitées.

  • Opter pour le mentoring inversé

Certains grands groupes et hauts dirigeants ont déjà essayé de mettre en œuvre la pratique innovante du « mentoring inversé ». En quoi consiste-t-elle ? Il s’agit de proposer une rencontre autour d’un dispositif pédagogique interne entre un mentor-formateur souvent issu de la génération Y et un dirigeant. Le formateur apporte un dynamisme, une connaissance technique pointue, une écoute, une réponse sur-mesure aux besoins du « mentoré » qui progresse alors rapidement dans un climat de bienveillance réciproque. Bien sûr, le mentoring inversé suppose de mettre en place des formations pour les formateurs afin de bâtir une progression pédagogique adaptée, de favoriser le transfert des compétences, de trouver les attitudes et les approches adaptées au public. C’est un moyen particulièrement efficace de valoriser les équipes, les compétences, d’effacer la hiérarchie verticale au profit d’une cohésion horizontale.

Si vous aussi, vous souhaitez mettre en œuvre ces pratiques de mentoring ou de mentoring inversé, Hommes et Projets vous propose de vous accompagner sur l’intégration des talents, l’ingénierie de formation, la mise en place de ces formations de formateurs (dans le cadre du mentoring inversé) déjà éprouvées et appréciées par des entreprises et des grands groupes. Pour prendre contact, veuillez vous adresser par mail à Marie Gauton.

[1] référence sur cairn.info (https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2012-5-page-79.html).