Marché du travail en 2023 : la nouvelle donne pour fidéliser ses salariés

Travail hybride, santé mentale, quête de sens : en 2023, le monde du travail est synonyme de profondes mutations. Et pour cause : les nombreuses transformations des entreprises amenées par la crise sanitaire semblent là pour rester. D’autant plus que les attentes des Français ont elles aussi bien évolué. Si bien que l’enquête Besoins en Main-d’Œuvre 2023 réalisée par Pôle Emploi avançait que 58 % des recrutements en 2022 avaient été jugés difficiles par les entreprises (soit une hausse de 13% comparé à 2021). Revenons ensemble sur les composants de ce nouvel environnement.

Priorité à la flexibilité

Que ce soit sur le lieu de travail ou l’aménagement des horaires, le télétravail est devenu un sujet incontournable des politiques RH. Une étude LinkedIn publiée fin 2021 indiquait que pas moins de 87% des salariés souhaitaient pouvoir télétravailler la moitié de leur semaine. La raison principale évoquée est celle d’un plus grand équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Toujours selon la même étude, les employés ayant accès au travail hybride reportaient être 2,6 fois plus épanouis dans leur entreprise — et donc plus à même de rester en poste. Prendre plus de temps pour soi et ses proches, réduire le temps passé dans les transports, travailler plus efficacement : c’est également le pari de la semaine de quatre jours. Séduisant employés et employeurs, celle-ci a notamment gagné en visibilité grâce à l’expérience à grande échelle menée par le gouvernement espagnol début 2023.

Engagement et exemplarité

Derrière les contours flous de tendances récentes médiatisées comme la “grande démission” ou le “quiet quitting” se cache un enjeu bien réel : l’engagement des salariés. Le rapport Gallup de 2022 indiquait que seuls 6% des Français se sentaient pleinement investis dans leur travail, contre 25% qui se considéraient comme désengagés. Cela pose la question de l’importance accrue du sens de son activité, mais aussi de la recherche d’alignement entre ses valeurs et celles de son employeur. C’est d’autant plus vrai pour la jeune génération, qui est plus attentive aux efforts d’exemplarité en matière d’accessibilité, d’inclusion, ainsi que d’impact sur l’environnement et la société. Pour les entreprises, cela sous-entend également que la RSE est amenée à prendre plus de place au sein des politiques RH et prendre pleinement sa place au sein de leur stratégie.

Si l’après-Covid peut donner l’impression de nombreux acquis pour les salariés, ces avancées doivent néanmoins être relativisées. L’inflation observée ces dernières années fait partie de ces données qui peuvent radicalement changer l’équation. Face à la hausse des prix, un sondage Qualtrics de 2022 indiquait que 40% de Français envisagent de prendre une deuxième activité à côté de leur emploi. Dans ce contexte, les entreprises sont elles aussi attendues pour se positionner… avec des retombées à prévoir sur leur attractivité.