Génération « Y », on Y croît !

« Génération Y » : no future ou nos futurs ?

Plus qu’un débat, la question de la « génération Y » est un défi sociétal. Elle connaît ses détracteurs et ses soutiens dans tous les domaines (sociologique, politique, entrepreneurial) ce qui revient à admettre qu’elle est source de questionnements et de remises en cause. Hommes et Projets « fronde [1] » face à la morosité ambiante et cherche à porter un éclairage particulier sur cette génération au-delà des préjugés.

La génération Y représente 21% de la population française et constitue 40 % de la population active en 2015. Nés entre le début des années 80 et les années 2000, les membres de la génération Y succèdent à la « génération X » et aux « babyboomer » et précèdent la « génération Z » née après le 11 septembre 2001[2].

Son ingénieuse appellation renvoie à la fois à l’image du Y que reproduisent les oreillettes branchées au smartphone et aussi à la lettre Y –entendez la question anglaise « why ». En effet, les « Yers » tels que les appellent les américains, sont souvent réduits à l’image de jeunes geek hyper-connectés, difficiles à manager, perçus comme individualistes. Pourtant les sociologues remarquent que, pour elle, engagement rime avec espoir de changement. Pour cette génération lucide, la question du sens est centrale. Souvent présentés comme désabusés comme le révèle cette enquête menée sur 211 000 jeunes de 18 à 34 ans, les jeunes de cette génération cherchent à se créer une place dans la société tout en rêvant de « construire leur propre chemin [3] ». Plus qu’un projet, ils souhaitent bâtir un projet de vie où épanouissement personnel et émulation professionnelle s’harmonisent.

Le chiffre effraie : 51% des plus de 50 ans reconnaissent avoir peur des jeunes. Cependant, l’altruisme et la solidarité sont les valeurs phares de cette génération. Comment réunir ceux que les préjugés excluent ?

Des pistes de réflexion s’offrent ici :

  • prendre en compte la réalité

Un « gap » important se crée entre l’image péjorative ancrée dans certaines mentalités et la profondeur de la réflexion de ces jeunes adultes. Les « Yers » sont tolérants et prêts à accueillir la différence si on sait leur faire confiance et reconnaître leurs compétences.

  • mesurer la potentialité de ces nouveaux talents 

Dans une population vieillissante, la génération Y représente une ressource incroyable et précieuse de créativité, d’innovation, d’actions. Une confiance réciproque et une communication [4] optimale permettent l’éclosion et l’épanouissement de ces talents.

  • accepter de mener une réflexion profonde et suivie

Comment interagir au sein du monde de l’entreprise avec cette jeune génération ambitieuse et prometteuse ? Cette partie de la population est devenue la pierre de touche de la société et par conséquent de l’entreprise. Elle cristallise les problématiques d’intégration, de gestion des talents, d’attractivité du monde de l’entreprise, et de co-développement. Pour l’académicien Michel Serres, philosophe et historien des sciences, nous sommes face à un nouveau paradigme : “De même que la pédagogie fut inventée (paideia) par les grecs, au moment de l’invention et de la propagation de l’écriture, de même qu’elle se transforma quand émergea l’imprimerie, à la Renaissance, la pédagogie change totalement avec les nouvelles technologie“. A l’ère du web 2.0, la génération « Y » interroge l’efficacité d’un modèle qui peine parfois à se renouveler.

Hommes et Projets, fort de son engagement et de ses expériences dans différentes structures, conduit une réflexion sur ce sujet et mène des actions concrètes. Par exemple, des jeunes ingénieurs présents depuis moins de 3 ans dans un groupe ont été sollicités et entendus sur leurs aspirations, leur vision du futur.

A la génération Y, plus que « pourquoi ? » on a envie de dire « pourquoi pas ? ».

Pour aller plus loin :

Le documentaire de France 2.

L’article universitaire de J. Pralong, « l’image du travail selon la génération Y ».

La nouvelle publication (2e édition) de l’ouvrage « Manager la génération Y » de M. Desplats, F. Pinaut, 11 mars 2015.

[1] L’image de la « fronde » n’est jamais mobilisée pour évoquer la « génération Y » pourtant la lettre renvoie à cette arme et symbolise la force de frappe (positive et) grandissante de cette génération active.

[2] Pour distinguer ces différentes générations nous renvoyons aux excellents tableaux et articles de Cécile Dejoux et Heidi Wechtler publié sous le titre “Diversité générationnelle : implications, principes et outils de management” dans la revue “Management et avenir” 2011/3 n°43 (tableau reproduit ci-dessous). 

[3] “Génération quoi”, sur France 2 

[4] voir notre « OFFRE COMMUNICATION » 

[5] voir notre « OFFRE VISION »